Quelles villes s’engagent vraiment pour les menus végés à la cantine ?

Suite aux élections municipales de juin 2020, de nombreuses communes ont une majorité municipale a priori favorable à la végétalisation de la restauration scolaire. Six mois après leur arrivée au pouvoir, quel·le·s sont les élu·e·s véritablement mobilisé·e·s sur la question ? Quelles avancées concrètes sont acquises ou en cours ? 

par troOn - 19 janvier 2021

Dimanche 28 juin 2020, second tour des Municipales : le résultat dépasse de loin nos attentes. Rappel : nous avions demandé à tou·te·s les candidat·e·s des 20 plus grandes villes de France de s’engager pour les menus végés à la cantine. Sur ces 20 villes, 12 ont à présent une majorité municipale végé-compatible, tandis que d’autres villes plus petites ont souhaité elles aussi être accompagnées par l’AVF. Par ailleurs, l’AVF travaillera autant que possible avec les municipalités non engagées, pour les inciter à enclencher petit à petit la transition alimentaire.

Mais concrètement, dans quelles villes les écoliers peuvent-ils manger plus facilement végé depuis 6 mois ? Retrouvez ci-dessous un tour d’horizon des avancées obtenues et en cours. Pour une vue d’ensemble, rendez-vous sur notre carte des villes engagées.

Les plus motivées : des menus végés dès septembre 2020 ou janvier 2021 !

Dès septembre 2020, les villes de Rennes et de Chartres passent à l’option végé quotidienne dans leurs cantines scolaires. Quelques mois plus tard, en janvier 2021, c’est au tour de Montpellier et Clermont-Ferrand d’agir concrètement pour la santé, la planète et les animaux, avec l’instauration d’une option végé quotidienne dans les cantines de la capitale du Languedoc, et de deux menus végés uniques hebdomadaires dans celles de la capitale de l’Auvergne. Bravo aux équipes politiques et techniques pour leur mobilisation ! Grâce à cette avancée, les enfants auront accès à une alimentation plus équilibrée et diversifiée, mais aussi plus écologique et éthique. Ils rejoindront ainsi les plus de cinquante communes françaises, réparties sur tout le territoire, qui ont instauré une option végé quotidienne.

Horizon 2021–2022 : des villes au travail pour avancer dans les prochains mois

Ailleurs, la transition alimentaire est en cours, avec des travaux enclenchés depuis quelques mois. A Tours, la municipalité a lancé une enquête auprès des usagers pour évaluer la faisabilité de l’option quotidienne ; à Lyon, Dijon ou Nantes, les élu·e·s agissent au quotidien avec les personnels pour adapter leurs recettes et leur communication auprès des usagers et ainsi préparer le terrain à l’instauration des menus végés, qui devrait avoir lieu (nous y veillerons) d’ici fin 2021. Nous travaillons également main dans la main avec le Collectif Végécantines de Lyon, afin de répondre le mieux possible aux demandes des parents d’élèves et de s’assurer que les engagements pris par les élu·e·s soient bien respectés.

Cas particulier, la ville de Strasbourg, qui sert déjà une option végé quotidienne, a convié l’AVF à ses comités de pilotage sur la restauration scolaire aux mois de novembre et décembre, en vue de redéfinir l’offre de menus et d’en améliorer la qualité. Si le résultat n’est pas à la hauteur de ce que nous espérions (aucune mention d’un passage aux 2 menus hebdomadaires dans les prochains mois, ni d’avancées concrètes sur la qualité — médiocre actuellement — de l’option quotidienne), les efforts sont là, et la municipalité nous a assuré vouloir modifier les contrats petit à petit pour y intégrer in fine nos revendications.

Marseille et Bordeaux : de la motivation, mais encore trop peu d’action !

Ces deux villes, dont la majorité municipale est historiquement à droite et qui ont été bousculées par la “vague verte” en juin dernier, sont très engagées à nos côtés, qu’il s’agisse des élu·e·s ou du personnel. Pour des questions de justice sociale, de laïcité, de santé et d’écologie, les acteurs et actrices de la restauration collective souhaitent agir collectivement pour les menus végés. Cependant, le travail nécessaire sur le terrain prend du temps, et le passage à l’acte se fait encore attendre.

L’AVF est confiante dans la volonté de chacune de ces villes d’agir sur les causes que nous défendons, et est attentive à répondre au mieux à leurs besoins de terrain. Nous sommes par ailleurs conscient·e·s que la transition prend parfois du temps ; malgré tout, nous comptons bien faire en sorte que nos mesures soient mises en oeuvre dans ces deux grandes villes qui servent un nombre conséquent de couverts par jour, car l’impact environnemental, éthique et sanitaire en serait très puissant.

Un engagement ancré dans la politique de la ville, mais qui récemment se fait moins concret 

Grenoble et Paris, deux villes déjà engagées au cours des précédents mandats pour la végétalisation des cantines, nous ont indiqué vouloir mettre en place nos mesures d’ici la fin du mandat, c’est-à-dire d’ici 2026.

Quant à Lille et Toulouse, qui ont déjà instauré deux menus végés hebdomadaires (Lille) ou une option quotidienne sans viande, donc pas toujours végétarienne (Toulouse), la majorité municipale n’a pas souhaité signer notre charte lors de la campagne malgré leur certaine avance. Nous suivrons au plus près les travaux de ces communes qui, bien qu’elles soient pionnières à bien des égards, risquent de se faire rattraper par d’autres, plus inexpérimentées, mais aussi plus motivées !

 

L’AVF se tient prête à répondre aux demandes des acteurs et actrices de terrain, dans des villes de toute taille. Si vous connaissez des structures intéressées par un accompagnement personnalisé, n’hésitez pas à nous contacter !

 

 

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