Victoire pour les produits laitiers végétaux au Parlement européen !
Après des mois de mobilisation menée par des entreprises et des ONG européennes, le Parlement européen a enfin tranché : la nouvelle Politique agricole commune n’inclura finalement pas d’interdictions et de restrictions que l’AVF jugeait excessives, voire insensées, pour les produits laitiers végétaux. Cette décision de bon sens est une belle victoire pour les acteur·ices du secteur, pour l’environnement, la santé publique et la condition animale !
Il était en effet question que l’amendement 171 de l’Organisation commune des marchés – qui fait partie de la PAC – introduise de nouvelles restrictions pour le secteur des alternatives végétales aux produits laitiers. Celui-ci figure pourtant déjà parmi les secteurs les plus réglementés d’Europe! L’amendement impliquait notamment l’interdiction:
- des formats d’emballage familiers tels qu’une brique en carton pour le lait végétal ou un bloc pour la margarine végétale.
- des représentations visuelles des aliments d’origine végétale jugées comme “trop proches” des produits laitiers : par exemple, l’image d’un tourbillon laiteux sur un emballage de boisson à l’avoine.
- des allégations scientifiques qui comparent les aliments d’origine végétale aux produits laitiers, par exemple “70% d’émissions carbone en moins qu’un beurre laitier”, dans toutes les communications, y compris les médias numériques et sociaux.
- des informations essentielles sur les allergènes, comme “ne contient pas de lait” ou “sans lactose”.
- des termes descriptifs utiles tels que “crémeux” ou encore “à utiliser comme une crème de cuisson”, ou “alternative végétale au yaourt”.
Ces restrictions contredisaient non seulement l’ambition affichée de l’UE en matière de lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi le consensus scientifique qui pointe la nécessité, pour des raisons de santé et d’écologie, de diminuer notre consommation de produits animaux, ainsi que l’a souligné Ana Etchenique Calvo, Vice-Présidente de la Confédération des consommateurs et des utilisateurs. Elles allaient également à l’encontre des attentes citoyennes au sein de l’UE, puisque la pétition pour demander le retrait de l’amendement, lancée par une coalition d’ONG (dont l’AVF) avait recueilli plus de 456 000 signatures! La militante écologiste Greta Thunberg avait elle aussi rappelé l’absurdité de ces mesures dans un tweet ironique.
De plus, ces mesures étaient en décalage avec les attentes des consommateurs, qui souhaitent davantage d’alternatives aux produits végétaux, et notamment plus de fromages végétaux, comme nous l’indiquions dans l’article “Que pensent les consommateurs des alternatives végétales ?”
Nous pouvons donc nous réjouir que l’UE ait finalement renoncé à mettre en place ces restrictions: il semble que la lutte contre le réchauffement climatique soit bien une priorité politique, et que la pression citoyenne ait un impact important sur les décisions. Reste maintenant à inciter l’UE (et le gouvernement) à promouvoir de manière plus active et volontariste les alternatives végétales à la viande et aux produits laitiers. Ce soutien est essentiel pour la transition vers un modèle plus durable.
Retrouvez ici le communiqué de presse commun de l’AVF et d’Upfield.
Article écrit par le pôle Végépolitique et l’équipe du V‑Label de l’AVF